Gervais Bisson était un propriétaire terrien

On estime que les frères Florent et Gervais Bisson, deux des pionniers de ce nom à venir en Nouvelle-France ont traversé l'Atlantique ensemble avec leurs épouses et chacun leurs deux enfants. Ils avaient été recrutés par l'apothicaire et chirurgien Robert Giffard qui, au lendemain du traité de Saint-Germain-en-Laye, avait obtenu la seigneurie de Beauport. Nous nous attarderons aujourd'hui à la famille de Gervais.

Vers 1640, il fonde un foyer avec Marie Lereau, fille de René et de Marguerite Guillin. (Le nom de famille de Marie s'écrit également L'Hérault; son frère Simon, arrivé avec les Bisson, est l'ancêtre des L'Heureux du Québec). René-Gervais qui assure la descendance qui nous intéresse aujourd'hui, est alors âgé de dix ans, et son frère Antoine qui a six ans accompagnent leurs parents. Jean, le troisième enfant né là-bas en 1651, semble être décédé avant le départ des parents pour la grande aventure.

Le Père Archange Godbout, au cours de patientes recherches dans les registres paroissiaux de France, publiées à Lille en 1925, énumère quelques familles vivant à Saint-Cosme-de-Vair au début du XVIIe siècle et qui sont ensuite passées en Nouvelle-France. II y découvre l'acte de mariage de Florent Bisson, ainsi que les baptêmes de ses deux premiers enfants, mais ne trouve pas les précieux actes donnant avec précision les dates de naissance et de mariage de son frère Gervais.

La présence de Gervais et de sa famille est signalée à Québec le 30 décembre 1654, alors qu'ils y font baptiser une fille, Simone-Barbe, leur premier enfant née en Nouvelle-France. Quant à René-Gervais, l'aîné né en France entre 1641 et 1643, il épouse à Québec le 15 septembre 1664 Marie-Madeleine, fille de Simon Boutet et d'Anne Vilers, de Saint-Jacques-du-Haut-Pas, Paris. Important propriétaire terrien, il semble avoir vécu à plusieurs endroits, notamment à Saint-François de la côte Saint-Jean, à la côte Sainte-Geneviève, à Champigny, à Saint-Gabriel et à la Petite-Auvergne. Il a été marguillier à Sainte-Foy et trois de ses fils ont suivi les missionnaires au Mississipi. Inhumé à Québec le 7 mars 1707, René-Gervais a été père de sept fils et de cinq filles. Antoine, l'autre fils né en France, est devenu de son côté le père de six fils et huit filles.

Le 1er mars 1655, Gervais le père reçoit en concession une terre en la seigneurie Saint-François de la côte Saint-Jean, près de Sillery. Le 10 août 1659, Gervais Bisson, père et fils, reçoivent le sacrement de confirmation des mains de Mgr de Laval qui n'est à Québec que depuis le 16 juin précédent. L'ancêtre Gervais réside toute sa vie à Saint-François de la côte Saint-Jean. Avec sa famille, il est mentionné aux recensements de 1666 et 1667. Il est alors âgé d'environ 65 ans. Il doit avoir plus de 70 ans à sa mort; sa dépouille mortelle est inhumée le 1er août 1674 dans le cimetière Saint-Joseph, tout près de la cathédrale de Québec. Marie, sa veuve, rend l'âme à son tour le 13 septembre 1687.

Sources :
Saintonge, Jacques. Nos ancêtres. Vol. 8. Ste-Anne-de-Beaupré : la Revue, 1984
Prévost, Robert. Généalogie. Portraits de familles pionnières. Tome 2. Montréal : Libre Expression, 1994

Texte de Jean de Chantal.
Chronique réalisée en collaboration avec la Société de généalogie de l'Outaouais, Inc., parue le 25 mai 1995

Une lignée de Bisson